Épistémologie et tolérance religieuse


Résumé :

En 2008, James Kraft et David Basinger ont publié un collectif sur l’humilité épistémique comme base pour la tolérance religieuse. Cette conception de la tolérance repose sur le problème de la justification épistémique des croyances religieuses et des religions. Selon cette approche, le manque d’un terrain commun d’évaluation des différentes religions pose un sérieux problème et devrait empêcher un croyant de croire que sa religion est suffisamment justifiée pour l’imposer à l’autre.

Selon Philipp Quinn et David Basinger, le problème de la justification des croyances religieuses place les religions dans un état de parité épistémique qui doit conduire à l’humilité épistémique. Cette humilité doit ensuite restreindre les désirs d’intolérance. William Lane Craig rejette la parité épistémique des religions et croit que l’incertitude en la supériorité de sa religion est une base instable, voire même dangereuse parce qu’elle réduirait la justification des croyances religieuses qui encouragent la tolérance.

Je défendrai un argument épistémique pour la tolérance qui n’est pas basé sur le problème de la justification, mais qui est plutôt basé sur le processus de formation des croyances religieuses, et qui évite ainsi reposer sur l’incertitude, qui ne dépend pas de la parité épistémique et qui oblige à une tolérance plus grande que la simple interdiction de la violence.

Ce contenu a été mis à jour le 15 mars 2017 à 17 h 19 min.