Généralisations génériques et concepts: quel rôle pour l’état du monde?


Résumé :

Les généralisations génériques se manifestent sous forme de phrases telles que « Les tigres sont rayés », « Le tigre est rayé » ou « Un tigre est rayé ». Leur caractéristique essentielle est d’attribuer une propriété aux membres d’une catégorie, mais on les reconnait aussi à leur tolérance envers les exceptions, ainsi qu’à leur mutisme quant au nombre de membres concernés.

Intrigués par ces caractéristiques, les philosophes ont tenté de formaliser la sémantique des génériques, mais sans réel succès. Les travaux en psychologie montrent toutefois que ces énoncés jouent un rôle privilégié dans le langage, en tant qu’ils constitueraient notre mode de généralisation par défaut, en plus d’être une fenêtre donnant sur nos concepts.

Si cela s’avère, l’étude des génériques nous montre que nos concepts et leur contenu sont fortement indépendants vis-à-vis l’état du monde. En effet, la valeur de vérité d’un générique n’est que rarement déterminée par la prévalence de la propriété parmi les membres de la catégorie concernée. Ceci peut être problématique, par exemple, en ce qui concerne les concepts de races, de genre, de groupes religieux, etc.

Ma présentation explique l’indépendance des génériques vis-à-vis l’état du monde, et montre pourquoi les approches quantificationnelles à leur sémantique sont vouées à l’échec. L’objectif est de montrer à la communauté philosophique la pertinence de l’étude des génériques pour la philosophie du langage, l’épistémologie, l’éthique, et ainsi de suite.

Ce contenu a été mis à jour le 5 avril 2017 à 8 h 34 min.